LAOS, EN REMONTANT LE NAM OU
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La rivière Nam Ou se jette dans le Mékong un peu en amont de Luang Prabang le coeur de l’identité Lao. Elle remonte tout le nord du Laos sur quatre cent quarante huit kilomètres pour prendre sa source au nord de la province de Phongsaly, et était autrefois la voie d’accès principale de la Chine. Le Nam Ou traverse une nature toujours aussi sauvage faite de montagnes karstiques, de plateaux et de jungle. Tout le long de son parcours se sont installés les petits villages où les Laos vivent encore au rythme de son cours d’eau. La pêche et le transport de marchandises et de passagers dépendent du Nam Ou et la vie traditionnelle est encore celle qui rythment ces magnifiques territoires reculés du Nord Laos.
Si cette région offre toujours son indicible douceur avec ce rythme paisible qui est le sien, si différent de son voisin vietnamien ou de la Chine, bientôt tout cela va profondément changer. Les Laos vont vivre dans les années à venir un bouleversement de société.
Ce tout petit pays, parmi les plus pauvres de l’Asie du sud-est avec un produit intérieur brut (PIB) par habitant inférieur à 2000 dollars américains, subit actuellement l’assaut de la politique économique chinoise. Financé majoritairement par la Chine, une cinquantaine de barrage sont en cours de construction, non pas pour alimenter le Laos, mais pour fournir ses pays voisins.
Aujourd’hui Les paysans qui vivent tout le long du Nam Ou voient leur pêche mis en péril par ces projets de barrage et le transport de marchandises et de passagers est également devenu impossible sur certaines parties du son parcours.

Dirigé par un parti unique qui a choisi l’économie de marché, le gouvernement a vendu le nord du pays à la Chine. Si le maitre mot des Laos qui ont l’art de vivre l’instant présent est toujours Bô pen yang (Pas de soucis), les bouleversements à laquelle est confrontée cette société essentiellement rurale (80% de la population) vont mettre en danger un mode de vie traditionnel à l’équilibre fragile.
The Nam Ou river flows into the Mekong river, upstream from Luang Prabang, the heart of Lao identity. It traces back on the entirety of North Laos, for four hundred forty-eight kilometres, to take its source in the North of Phongsaly’s province, and was once China’s principal route. The Nam Ou crosses a nature still untouched, and made of Karst Mountains, plains and jungle. All along its trajectory small villages are established, where Laotians live to the rhythm of its stream. Fishing and transportation of merchandise and passengers depend on the Nam Ou, and traditional life rhythms the outstanding remote territories of North Laos.


If this region still offers its inexpressible tranquillity and slow rhythm, different from its Vietnamese and Chinese neighbours, this is all about to change. The Laotians are living through a radical disruption in society.

This small country, one of the poorest in South East Asia, with a gross domestic product (GDP) per citizens inferior to 2000 US dollars, is currently undergoing the assault of Chinese political economy. About fifty dams are being built, financed primarily by China, in order not to produce energy for Laos, but for the benefit of neighbouring countries. Today, country men living all around the Nam Ou see their fishing activity endangered by the dam constructions, and the transport of merchandise and passengers on the river has increasingly become impossible on certain parts of the river.

Ruled by a single party which has chosen market economy, the government has sold the North part of the country to China. If the central saying of Laotians, translating the art of living in the present moment, is Bô Pen Yang (don’t you worry), the disruption to which this essentially rural society (80%) is confronted to is going to endanger the fragile balance of the traditional way of living.